Il fait beaucoup trop chaud et humide. À l’ombre des tilleuls et des marronniers, dans l’immense domaine de mes beaux-parents, pendant que les enfants hurlent leur joie dans la piscine, je corrige laborieusement les chapitres de mon livre. Un travail à la croisée d’un rapport de referee scientifique et d’une copie de prépa revenue barrée de rouge. Je fronce les sourcils devant les formulations journalistiques qui me débectent, lorsque mon éditeur ose transformer mon « Vivre peu mais beau, bref mais intense. » en « Vivre peu mais avec brio, brièvement mais intensément. »
Mais cette concrétisation des choses, dans un pas lent et assuré, l’inéluctable passage du temps qui me dépose un à un les fruits variés du travail de l’année.