No Brontë

À l’abbaye de Port Royal des Champs, les moutons noirs non plus ne s’intéressaient pas à moi, j’ai pensé à cette phrase de Sylvia Plath, inscrite dans son journal

Still whole, I interest nobody. 

Vert, gris des arbres et ciel bas. L’automne a peu d’allure en Ile-de-France, quand on rentre de Pennsylvanie.

Ruines d’abbaye, j’espérais – un peu – quelque chose de ces campagnes anglaises, puisque je parlais de Jane Austen il y a peu, des pierres abandonnées aux mousselines et aux rubans.

Mais même les lieux ont décidé de ne pas être à la hauteur. Jolies pierres et joli dégagement, ce domaine vallonné niché derrière sa digue. Et je réalise au bout d’un temps que la traîtrise vient de l’herbe : sol argileux qui colle aux bottes ; curieusement ça suffit pour affaisser le paysage, pour alourdir les sens et penser Jean Racine plutôt que Charlotte Brontë.

La campagne anglaise est dans l’ellipse.
La campagne française philosophe et perfectionne ses lignes.

Nicolas Bocquet (?-1716), Abbaye de Port-Royal des Champs