Vert profond

La lumière de cette fin août qui perce d’entre les grands arbres. Le tissu de mon palazzo marine flotte dans la petite brise. C’est le premier jour d’école, parfois il ne faut pas se poser de questions et juste couper la petite connexion entre les doigts, laisser partir, les laisser plonger dans l’inconnu total avec leurs peurs et les sillons croisés mouillés sous les yeux.

Assister à la soutenance de stage de mon étudiante, l’encenser doucement depuis ma cuisine américaine, avec en toile de fond ces lames de stores sur les fenêtres à guillotine. L’intelligence et la classe de F. quand il pose des questions – c’est cela, un vrai physicien, c’est peut-être pour ces présences-là, alcôves rassurantes de l’esprit, que j’aurai du mal à jamais quitter ce domaine.

Ensuite me rendre à ma conférence à l’ombre profonde des feuillages, dans la fraîcheur parfaite de l’air et le jour qui s’affirme. Un crochet au café où j’attrape un espresso très fort et quelques minutes sur un coin de table pour écrire ces lignes.